La région Lorraine

  1. Région de Lorraine

Ancienne région française, la région Lorraine a fusionnée en 2016 avec la région Alsace et Champagne-Ardenne pour ne créer qu'une seule et grande région, la région Grand Est.

Constituée des départements de la Meuse, de la Meurthe-et-Moselle, de la Moselle et des Vosges, la Lorraine qui correspond aux anciens duchés de Lorraine et de Bar augmentés de territoires contigus partage une frontière commune avec trois pays, à savoir la Belgique, le Luxembourg et l'Allemagne.
Essentiellement formée du plateau sédimentaire Lorrain à l'exception de sa frange orientale où se dresse le massif des Vosges, la Lorraine possède un sous-sol riche qui se traduit par la présence d'un important bassin houiller dans sa partie nord ainsi que de gisements de fer et de sel exploités depuis la Préhistoire.
Région au climat océanique dégradé à forte influence continentale, elle se caractérise par un enneigement hivernal particulièrement élevé dans les Vosges.
Frappée par le déclin de l'activité minière et sidérurgique et marquée par une faible croissance démographique, elle poursuit la reconversion de son économie entamée dans les années 1970.
Tandis que le lorrain à travers ses multiples variantes était parlé sur la majeure partie du territoire, le nord du département de la Moselle se situe dans l'aire de diffusion des franciques luxembourgeois, mosellan et rhénan qui appartiennent à la famille linguistique du moyen-allemand occidental.

Occupée par les tribus celtes des Trévires, des Médiomatriques et des Leuques au nord, des Lingons au sud-ouest et des Séquanes au sud-est au moment de la conquête romaine, la région qui a été intégrée à la Gaule Belgique par ces derniers a été victime d'invasions germaniques aux IIIe et IVe siècles.
Confiée administrativement aux Francs en reconnaissance de leur participation au combat contre les Huns en 451, la région va revenir à Thierry Ier lors du partage opéré à la disparition de Clovis en 511 puis, après la mort de Clotaire qui avait réussi à réunifier le royaume en héritant des territoires de ses frères, elle va être donnée à Sigebert lors du partage de 561, devenant ainsi le cœur de l'Austrasie dont la capitale est installée à Metz.
Lors de la division de l'empire carolingien par le traité de Verdun de 843, la région est rattachée à la Francie médiane puis, après le partage du royaume de Lothaire Ier entre ses fils en 855, elle revient à Lothaire II. La Lotharingie ainsi formée dont la Lorraine tire son nom va ensuite s'étendre vers le sud en annexant le nord du royaume de Charles de Provence à sa mort en 863 puis, suite au décès de Lothaire II en 869, elle est partagée entre ses oncles Charles le Chauve et Louis le Germanique qui obtient alors l'essentiel de la Lorraine actuelle.
Formé en 959 lors de la scission du territoire de l'ancienne Lotharingie, le duché de Haute-Lotharingie revient en 1048 à Gérard d'Alsace qui installe sa capitale à Nancy. Rapidement morcelé avec notamment la création du duché de Bar et des Trois-Évêchés, il est touché au cours des siècles suivants par la guerre des Amis, celle des Quatre seigneurs ou encore celle de la Hottée de pommes.
Convoitée par les Français et les Bourguignons désireux de réaliser la jonction entre la Bourgogne et les Flandres, la Lorraine est occupée par ces derniers de 1475 à la mort de Charles le Téméraire lors de la bataille de Nancy en 1477. Grâce à l'alliance conclue entre le duc René II et la France, la Lorraine parvient à conserver son indépendance tandis qu'une partie de la Bourgogne passe sous domination française. L'héritage en 1480 du duché de Bar par René II va celer son destin commun avec le duché de Lorraine, les contemporains parlant dorénavant des duchés de Lorraine.
Touchée par une épidémie de peste vers l'an 1500, la région qui parvient à obtenir un statut d'état libre et non incorporable en 1542 est pillée à plusieurs reprises par des troupes protestantes entre 1562 et 1577 puis, à nouveau frappée par la peste en 1585 et en 1630.
Envahie en 1632 puis une seconde fois en 1633 par les Français qui firent tomber les ultimes places fortes en 1634, la Lorraine qui va devenir le théâtre d'incessants mouvement de troupes et de multiples batailles et pillages jusqu'à la fin de la guerre de Trente Ans sort dévastée de ce conflit qui lui a coûté les trois quarts de sa population.
Restituée en 1641 au duc Charles IV en échange d'engagements qu'il va s'empresser de ne pas respecter, elle est reprise la même année par les troupes françaises qui y demeurent jusqu'en 1661. Les évêchés de Metz, Toul et Verdun qui étaient occupés par la France depuis 1552 sont quant à eux officiellement annexés en 1648. Conquis à nouveau en 1670 par les Français qui instaurent une politique de repeuplement, les deux duchés sont rendus en 1697 au duc de Lorraine Léopold qui va s'ingénier à les faire prospérer.
En échange de l'acceptation de la Pragmatique Sanction qui accorde la succession de l'empereur Charles VI à l'une de ses filles, au détriment de celles de son frère, la France obtient la cession de la Lorraine qu'elle attribue en 1737 à titre viager à Stanislas Leszczynski, le beau-père du roi Louis XV, avant de l'intégrer au royaume en 1766.
Alors qu'elle avait été peu affectée par les troubles révolutionnaires, les troupes contre-révolutionnaires de la Première Coalition y apportent la guerre en 1792. Après une période de prospérité sous l'Empire, la région qui a été étendue par l'annexion de la principauté de Salm et du comté de Créhange en 1793 puis de la seigneurie de Lixing en 1795 est envahie en 1814 par la sixième coalition puis amputée en 1815 des territoires de Sarrelouis et de Sarrebruck et occupée jusqu'en 1818. (Lors de son annexion en 1793, le comté de Sarrewerden bien qu'historiquement lorrain est rattaché à l'Alsace, en raison de sa population majoritairement protestante.)
Lieu de plusieurs batailles durant la guerre franco-prussienne de 1870, la Lorraine fait les frais de la défaite française et se retrouve tronquée en 1871 de l'actuel département de la Moselle et d'une petite partie de l'actuel Bas-Rhin. Refusant de devenir Allemands, de nombreux habitants quittent alors les zones annexées pour s'établir dans les territoires maintenus sous souveraineté française.
Marqué par d'importants combats au cours de la Première Guerre mondiale, la région qui était traversée par la ligne de front a subi des dégâts considérables avec notamment la bataille de Verdun qui vont conduire à l'établissement d'une zone rouge dont les villages entièrement détruits ne seront jamais rebattis et où seuls se dressent désormais des mémoriaux. Alors que les territoires cédés en 1871 sont restitués par les Allemands en 1919, les limites des anciens départements ne sont pas rétablies et le concordat qui avait été abrogé en France en 1905 y est maintenu.
Édifiée durant l'entre-deux-guerres, la ligne Maginot qui traverse la région ne va pas empêcher la défaite, ce qui va conduire en 1940 à une nouvelle annexion de la Moselle par l'Allemagne qui entreprend immédiatement sa germanisation et y recrute massivement des soldats. Le reste de la Lorraine devient quant à lui une zone interdite dans laquelle le retour des réfugiés n'est pas autorisée, Hitler souhaitant en faire une zone de peuplement allemand à l'issue de la guerre.
Libérée à partir de l'été 1944, la région durement affectée va parvenir à se relever rapidement grâce à l'exploitation de ses ressources minières.

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