La région Languedoc-Roussillon

  1. Région du Languedoc-Roussillon

Ancienne région française, la région Languedoc-Roussillon a fusionnée en 2016 avec la région Midi-Pyrénées pour ne créer qu'une seule et grande région, la région Occitanie.

Constituée des départements de la Lozère, du Gard, de l'Hérault, de l'Aude et des Pyrénées-Orientales, la région Languedoc-Roussillon qui ne dispose pas d'unité géographique est délimitée par les Pyrénées et la Méditerranée au sud, par le Rhône à l'est et par le Massif-Central au Nord.
Composée du nord au sud d'un espace de moyenne montagne avec les Cévennes et les Grands Causses, de plaines bordées par un cordon littoral sableux parsemé d'étangs ainsi que des Pyrénées où alternent des vallées et de hauts sommets, elle possède un climat méditerranéen qui se trouve toutefois altéré en Lozère par des influences océaniques et montagnardes.
Peu industrialisée, cette région dont l'activité repose essentiellement sur le tourisme, la construction et la viticulture est marquée par une forte croissance de sa population. Très attractive, elle dispose de la plus importante hôtellerie de plein air de France et abrite le second parc de résidences secondaires.
Tandis que l'occitan à travers ses variantes locales (languedocien, auvergnat, provençal) est la langue régionale parlée sur la majeure partie du territoire, l'extrême sud se situe dans l'aire de diffusion de la langue catalane.

Peuplée par la tribu celte des Volques à la fin du IIIe siècle av. JC, la région pactise avec les romains dès le Ier siècle av. JC et Narbonne qui a été fondée en 118 av. JC devient la capitale de la province romaine de Gaule Narbonnaise lors de sa création.
Christianisée au début du IIIe siècle par l'évêque Saint Saturnin, la région rebaptisée Narbonnaise première à l'issue d'un redécoupage effectué au IVe siècle est envahie au début du Ve siècle par les Vandales puis par les Wisigoths qui vont fonder un royaume fédéré puis un royaume autonome.
Vaincus par Clovis à la bataille de Vouillé en 507, les Wisigoths vont perdre la majorité de leur territoire en Gaule, à l'exception du sud de la Provence et de la Septimanie qui correspond approximativement à la région actuelle.
Envahie par les Sarrasins au début du VIIIe siècle, consécutivement à la chute du royaume wisigoth en 711, la région est en grande partie libérée par Pépin le Bref qui réussi à prendre la ville de Narbonne en 759. Elle devient alors la marche de Gothie qui sera ensuite rattachée à une partie de la marche d'Espagne que Charlemagne va fonder pour administrer le territoire qu'il reprend aux Maures, en particulier le Roussillon et la région de Barcelone.
Individualisés en 865, les comtés de Narbonne et de Barcelone vont connaître des destinées séparées à partir de 988, date à laquelle le comte de Barcelone refuse de prêter serment au premier roi capétien, ce qui va aboutir à la reconnaissance de son indépendance en 1258 lors du traité de Corbeil qui fixe la frontière entre la France et l'Aragon au niveau des Corbières.
Lors du déclenchement de la croisade contre les Albigeois en 1208, les comtés de Roussillon, de Cerdagne et du Gévaudan, la seigneurie de Montpellier, et les vicomtés de Carcassonne et de Millau sont sous l'autorité de la couronne d'Aragon et de ses vassaux tandis que le reste du Languedoc actuel est dominé par les comtes de Toulouse et leurs vassaux parmi lesquels la puissante maison Trencavel.
Faute d'accord avec Raimond-Roger Trencavel au moment de l'appel à la croisade, le comte de Toulouse Raimond VI s'engage aux côtés des croisés qui vont parvenir à emprisonner le vicomte Trencavel en 1209, suite à la prise de Béziers et à la reddition de Carcassonne.
Les territoires du vaincu sont alors confisqués et attribués à Simon de Montfort qui, contesté par de nombreux seigneurs locaux, va devoir imposer son autorité sur ses vicomtés par les armes.
Maître de ses terres en 1211, Simon de Montfort profite de l'excommunication du comte de Toulouse pour tenter de s'emparer de ses possessions. Victorieux à la bataille de Muret, il engrange de nouvelles terres puis une paix provisoire est instaurée en 1214.
En 1215, le comte de Toulouse est dépossédé par l'Église au profit de son fils qui reçoit la Provence mais surtout de Simon de Montfort qui obtient tous ses autres territoires. Raymond VII et son père lèvent alors une armée en Provence en 1216 et provoquent un soulèvement dans le sud-ouest.
Après la mort de Simon de Montfort en 1218, son fils Amaury VI perd du terrain face aux nobles locaux pour ne finalement plus contrôler qu'un territoire restreint en 1224. N'étant plus en mesure d'entretenir une armée, il décide de céder ses droits au nouveau roi de France Louis VIII.
Dans le même temps, en échange du rétablissement de leurs droits, les comtes de Toulouse et de Foix ainsi que le vicomte Trencavel s'engagent auprès du pape à combattre et faire disparaitre l'hérésie. Toutefois, le roi possédant désormais des intérêts dans une région qu'il souhaite annexer, celui-ci fait pression sur l'Église et obtient l'excommunication de Raimond VII, ce qui lui permet de partir en guerre contre lui en 1226.
Obtenant de rapides victoires, l'armée royale occupe en quelques mois une grande portion du Languedoc mais la reperd en partie aussitôt l'hiver venu. Après plusieurs années durant lesquelles aucun des deux camps ne parvient à prendre l'ascendant sur l'autre, la couronne de France engagée dans d'autres conflits souhaite mettre un terme aux affrontements et signe le traité de Paris en 1229 qui reconnaît les droits du comte de Toulouse mais lui impose de marier sa fille unique au frère du roi.
Combattant mollement les cathares, le comte de Toulouse irrite l'Église qui décide de fonder l'Inquisition en 1233 pour traquer les hérétiques.
En dépit de plusieurs victoires du comte de Toulouse et de ses alliés, les révoltes qui éclatent en 1240 aboutissent à la reconnaissance en 1243 de l'autorité du roi de France.
La conquête des derniers bastions cathares va s'achever en 1255 et l'Inquisition va empêcher tout renouveau de cette doctrine.
Après avoir annexé les vicomtés de Carcassonne, d'Albi et de Béziers en 1226, le domaine royal va s'étendre au comté du Gévaudan que le roi rachète à la couronne d'Aragon en 1258 puis au comté de Toulouse en 1271, donnant naissance à la province du Languedoc. La seigneurie de Montpellier sera quand à elle vendue à la France en 1349.
Le traité des Pyrénées de 1659 qui met fin à la guerre contre l'Espagne permet le retour du Roussillon et du nord de la Cerdagne dans le giron français mais ce territoire n'est toutefois pas rattaché administrativement au Languedoc.
Durant les guerres de religion qui se déroulent au cours de la seconde moitié du XVIe siècle, le Languedoc subit d'importantes destructions, particulièrement dans les régions de Nîmes, de Montpellier et des Cévennes.
Pacifiée suite au traité de Nantes de 1598, la région connaît de nouvelles tensions religieuses après la mort d'Henri IV puis, suite à la révocation de l'édit de Nantes en 1685, les temples protestants y sont démolis et des forts sont implantés à Montpellier, Nîmes et Alès.
La guerre des camisards qui éclate en 1702 dans les Cévennes et connaît un pic d'affrontements en 1704 se termine en 1710 par la victoire des armées royales.
Suite à la prise de Barcelone par les phalangistes en janvier 1939 et à la mise en déroute de l'armée républicaine, des civils et des combattants espagnols vont affluer en masse dans la région en l'espace de quelques jours. Entassés dans des camps installés à la hâte où régnaient des conditions sanitaires déplorables à l'origine de nombreuses morts, les migrants vont être incorporés en grand nombre dans des compagnies de travailleurs étrangers durant la seconde guerre mondiale et le statut de réfugié politique ne leur sera accordé qu'en 1945.
Lors de la formation des régions modernes, le Languedoc qui est de taille plus limitée que la province d'Ancien Régime qui incluait l'Ardèche au nord et la ville de Toulouse à l'ouest est réuni au Roussillon.

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