La région Poitou-Charentes

  1. Région du Poitou-Charentes

Ancienne région française, la région Poitou-Charentes a fusionnée en 2016 avec la région Aquitaine et Limousin pour ne créer qu'une seule et grande région, la région Nouvelle-Aquitaine.

Formée des départements des Deux-Sèvres, de la Vienne, de la Charente-Maritime et de la Charente, la région Poitou-Charentes qui regroupe les anciennes provinces du Haut-Poitou, de l'Aunis, du comté de Saintonge et du comté d'Angoumois est formée de bas plateaux calcaires aux sols pauvres à l'est, tandis que le département de la Charente-Maritime se compose de la plaine calcaire de l'Aunis au nord, du plateau gréseux de la Saintonge au sud ainsi que de grands marais anthropiques sur la côte.
Caractérisée par un climat océanique avec une influence aquitaine dans les Charentes et ligérienne dans le Poitou, elle possède un secteur agricole spécialisé dans la viticulture, la céréaliculture, la culture du tournesol et du tabac ainsi que dans l'ostréiculture, la mytiliculture et l'élevage caprin.
Tandis que sa production agricole alimente des industries agroalimentaires, sa géologie lui permet de disposer d'un secteur de l'extraction développé qui produit notamment des granulats et du ciment. Elle possède en outre de nombreuses entreprises dans les domaines de la mécanique et des matériaux de construction.
Région particulièrement touristique grâce à son littoral et à ses stations balnéaires, elle cherche à diversifier son offre en favorisant l'implantation de parcs à thèmes comme le Futuroscope et le zoo de la Palmyre et en développant le tourisme culturel.
Tandis que l'Angoumois était initialement peuplé de locuteurs occitans, l'arrivée de populations de langue d'oïl pour le repeupler à l'époque de la guerre de Cent Ans a fait reculer l'aire d'influence de la langue d'oc vers le sud, le limousin et le marchois n'étant plus parlés que dans l'est de l'ancienne province, désigné sous le nom de Charente occitane. Les principales langues régionales sont ainsi le poitevin et le saintongeais qui sont parlés dans le Poitou pour la première et l'Aunis, la Saintonge ainsi qu'une grande partie de l'Angoumois pour la seconde.

Occupée dès le paléolithique moyen, la région qui se couvre de mégalithes durant le néolithique voit s'installer une population Ligure sur ses côtes vers 1800 av. JC.
Au moment du déclenchement de la guerre des Gaules en 58 av. JC par les Romains qui redoutaient les effets de la migration des Helvètes vers le sud du territoire des Santons qui leur accordait le droit de s'installer dans l'estuaire de la Gironde pour échapper aux Germains, la région dont les légions vont s'emparer entre 56 av. JC et 52 av. JC est peuplée par les Pictons dans le Poitou et l'Aunis, les Santons en Saintonge, les Agésinates dans l'Angoumois et les Lémovices sur la bordure orientale de la région actuelle.
Tandis que les Romains vont attribuer le sud du territoire des Santons aux Bituriges Vivisques en représailles à leur soutien à la révolte de Vercingétorix en 52 av. JC, les Pictons qui leur sont restés fidèles, en dépit du ralliement d'une partie de leur population à la cause des insurgés, reçoivent en récompense le territoire des Ambilatres et des Agnutes qui correspondait approximativement à celui de la Vendée actuelle. Une fois pacifiée, la région est rattachée à la province de Gaule Aquitaine dont Saintes devient la capitale dès le Ier siècle av. JC.
Bien que l'évangélisation débute au IIIe siècle, il faut attendre le Ve siècle pour que la population se convertisse massivement au christianisme.
Déjà éprouvée au IIIe siècle par des raids menés en particulier par les Alamans, la région subit les pillages des Vandales et des Alains lors des invasions barbares du début du Ve siècle.
Les Wisigoths qui s'engagent aux côtés des Romains reçoivent en récompense de leur soutien le statut de peuple fédéré en 418 et obtiennent l'administration du sud-ouest de la France actuelle où ils fondent un royaume. Des populations Taïfales alliées obtiennent quant à elles le droit de s'installer dans le Poitou.
Défaits lors de la bataille de Vouillé en 507, les Wisigoths doivent céder la région aux Francs.
A la mort de Clovis en 511, le partage de son royaume scinde la région entre le royaume d'Orléans au nord et le royaume de Soissons au sud. Réunifié par Clothaire en 558, le royaume est à nouveau découpé en plusieurs entités à sa mort, la région échouant alors au royaume de Paris.
Tandis que Charles Martel stoppe l'avancée des Arabes près de Poitiers en 732 et met un terme à la menace sarrasine sur la région, celle-ci est à nouveau inquiétée au IXe siècle avec l'arrivée de Vikings. Installés dans la basse vallée de la Charente d'où ils lancent des incursions récurrentes à l'intérieur des terres, ils se livrent au pillage et saccagent notamment la ville de Saintes en 845.
Possession d'Aliénor d'Aquitaine, la région est apportée en dot à Henri Plantagenêt lors de leur union en 1152.
Pour avoir refusé de se présenter à une convocation royale lui demandant de s'expliquer sur son mariage en 1200 avec Isabelle d'Angoulême, Jean sans Terre est dépossédé en 1202 de ses territoires français par le roi Philippe-Auguste qui va, à la mort d'Aliénor en 1204, envoyer son armée en Saintonge et en Aunis pour reprendre les terres confisquées. Bien que ses troupes rencontrent plusieurs succès, la situation demeure incertaine durant de nombreuses années et il va falloir attendre 1224 pour qu'il parvienne par une nouvelle offensive à établir son autorité sur l'ensemble de la région.
La victoire française à la bataille de Taillebourg en 1242 conduit à la signature du traité de Paris qui met fin en 1259 aux querelles avec les Anglais. Il stipule toutefois qu'en cas d'absence de descendance mâle d'Alphonse de Poitiers, le sud de la région actuelle reviendrait à l'Angleterre, ce qui va se produire en 1271.
Les Anglais qui occupaient le sud de la région au déclenchement de la guerre de Cent Ans s'emparent en 1345 de plusieurs villes favorables au roi de France.
Après une interruption des hostilités due à l'épidémie de peste noire, le roi Jean II qui était parvenu à reprendre quelques villes est vaincu et capturé par le Prince Noir à Nouaillé-Maupertuis près de Poitiers en 1356, ce qui le contraint à signer en 1360 le traité de Brétigny qui cède l'intégralité de la région aux Anglais.
Un changement de stratégie va cependant permettre aux Français de retourner la situation. Du Guesclin reconquière ainsi l'est du Poitou en 1369 puis, en partie grâce à la victoire navale de La Rochelle en 1372, il libère les territoires au nord d'Angoulême en 1372-1373 puis une grande partie de ceux au sud en 1374-1375.
Écumée par des bandes d'écorcheurs qui se livrent aux pires exactions, la région reste épargnée par les combats lors de la seconde phase de la guerre, à l'exception de l'extrême sud de la Saintonge et de l'Angoumois où les dernières places fortes ne seront reprises qu'en 1453, année de la reconquête de la Guyenne.
Touchée par une épidémie de peste au début du XVIe siècle, la région est agitée en 1542 puis en 1548 par des révoltes qui font suite à une tentative royale abandonnée en 1555 de remplacer l'avantageux principe de quart-bouillon par la gabelle.
Lorsque Calvin se réfugie temporairement en Saintonge en 1534, de nombreuses personnes adhèrent déjà aux idées protestantes, ce qui fait qu'au moment du déclenchement de la première guerre de religion en 1562, les huguenots furent en mesure de se rendre maîtres de plusieurs villes. De petits groupes de fanatiques profitèrent du désordre pour s'adonner au saccage d'églises et de monastères.
Au cours de la troisième guerre dont les combats se concentrent pour l'essentiel dans la région, les catholiques remportent la bataille de Jarnac en 1569 puis reprennent plusieurs villes tenues par les protestants avant de signer la paix de Saint-Germain-en-Laye en 1570 qui met fin aux hostilités et accorde quatre places de sûreté aux protestants dont La Rochelle et Cognac.
Alors que les troupes royales ont échoué à prendre La Rochelle durant la quatrième guerre, la ville rejoint la confédération des Provinces-Unies du Midi en 1574.
Marquée par de violents combats dès son déclenchement en 1585 auxquels s'ajoute la révolte des croquants entre 1593 et 1595, la huitième guerre se solde par la signature de l'édit de Nantes en 1598 qui ramène la paix et concède plusieurs places fortes de sûreté aux protestants.
Après avoir repris plusieurs villes protestantes révoltées, Louis XIII entame en 1627 le siège de La Rochelle qui, en dépit de l'aide des britanniques, doit se rendre en 1628. La signature en 1629 de l'édit de grâce d'Alès maintient les libertés religieuses tout en prévoyant le démantèlement des places fortes huguenotes.
Agitée par des soulèvements populaires provoqués par la hausse de la pression fiscale qu'impose la guerre d'Espagne qui éclate en 1635, la région est à nouveau touchée par des combats au cours de la Fronde des Princes qui dure de 1650 à 1653.
Tournée vers les colonies d'Amérique, elle va fournir de nombreux candidats au départ, en particulier suite à la révocation de l'édit de Nantes en 1685.
Au cours de la guerre de Sept Ans, les côtes sont sous la menace constante des Britanniques qui vont s'emparer de l'île d'Aix en 1757.
Durant la Terreur, les prêtres réfractaires de toute la France sont arrêtés pour être déportés en Guyane mais, en raison du blocus britannique qui empêche l'exécution de ce plan, ils vont être maintenus captifs sur des bateaux mouillant au large de Rochefort sur lesquels ils seront décimés par le manque d'hygiène et les maladies. Tandis qu'une partie des survivants est libérée l'année suivante, les autres sont transférés dans des prisons dont ils ne sortiront, pour les derniers, que suite au Concordat de 1802.
En 1809, la bataille de l'île d'Aix qui se solde par la perte de l'essentiel de la flotte française débouche sur la modernisation et le renforcement des défenses côtières.
Lorsque l'abdication de l'empereur met un terme à la campagne de France de 1814, les soldats Anglais en provenance d'Espagne ont réussi à atteindre le sud de la région.
Après sa seconde abdication, Napoléon qui tentait de gagner l'Amérique à partir de l'Île d'Aix se rend aux Anglais et embarque pour l'île de Sainte Hélène le 15 juillet 1815.
L'apparition du phylloxéra qui va se répandre dans toute l'Europe provoque des ravages considérables dans les vignobles de la région à partir de 1872.
L'entrée en guerre des États-Unis en 1917 entraîne la construction d'infrastructures sur la côte destinées à accueillir soldats et matériels.
Suite à l'invasion allemande du Benelux, le gouvernement belge s'installe provisoirement à Poitiers en mai et juin 1940, avant de gagner l'Angleterre au moment de la capitulation française.
Traversée par la ligne de démarcation, la région se retrouve majoritairement située dans la zone occupée qui englobe l'ensemble de la côte Atlantique, seule sa partie orientale restant en zone libre.
Afin d'empêcher un éventuel débarquement, les Allemands entreprennent la construction d'un réseau de blockhaus sur la côte en 1942.
Bombardée par les alliés en 1944, la région est libérée entre la mi-août et la mi-septembre 1944, à l'exception de quelques poches côtières. La ville de Royan et l'île d'Oléron restent ainsi aux mains des Allemands jusqu'en avril 1945, la Rochelle et l'île de Ré ne se rendant quant à elles qu'après la signature de l'armistice.
Afin de faciliter la circulation des biens et des personnes, un pont reliant l'île d'Oléron au continent est achevé en 1966, suivi en 1988 d'un autre désenclavant l'île de Ré.

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