La région Midi-Pyrénées

  1. Région de Midi-Pyrénées

Ancienne région française, la région Midi-Pyrénées a fusionnée en 2016 avec la région Languedoc-Roussillon pour ne créer qu'une seule et grande région, la région Occitanie.

Formée des départements du Lot, de l'Aveyron, du Tarn-et-Garonne, du Tarn, du Gers, des Hautes-Pyrénées, de la Haute-Garonne et de l'Ariège, la région Midi-Pyrénées qui est frontalière avec l'Espagne et la Principauté d'Andorre constitue la seconde plus vaste de France derrière la Guyane.
Drainée par la Garonne et plusieurs de ses principaux affluents, la région englobe la portion orientale du Bassin aquitain et s'étend pour partie sur les Pyrénées au sud et sur le Massif Central au nord et à l'est.
Seconde région agricole française, elle constitue une importante destination touristique et possède une industrie développée spécialisée en particulier dans les secteurs de l'aéronautique et de l'aérospatial. En outre, la ville de Toulouse occupe le troisième rang des villes étudiantes de France.
Représentée par ses variantes gasconne et languedocienne, la langue occitane demeure vivace dans les zones rurales.

Peuplée dès le Paléolithique inférieur, la région Midi-Pyrénées où ont été découverts de nombreux artefacts des premières populations abrite plusieurs sites archéologiques fréquentés par les artistes du Paléolithique supérieur.
Occupée par des Ibères lors de l'installation au Ve siècle av. JC des tribus celtes des Cadurques dans le Quercy et des Rutènes dans l'Aveyron et le Tarn, la région où les nouveaux arrivants vont se mêler aux autochtones va connaître de nouvelles migrations celtes au IIIe siècle qui vont se solder par l'implantation des Volques Tectosages dans sa partie sud.
La victoire romaine en 121 av. JC sur une coalition gauloise associant notamment les Rutènes, les Arvernes et les Allobroges va conduire à la création de la Gaule Narbonnaise qui inclus en particulier le sud du territoire des Rutènes ainsi que celui des Volques Tectosages qui avaient pris le parti de s'allier aux Romains.
Pillée par les Cimbres et les Teutons vers 109 av. JC, la région voit cette menace s'évanouir après les victoires écrasantes des romains sur ces envahisseurs en 102 et 101 av. JC.
Partiellement conquis par César en 52 av. JC, le nord de la région l'a été totalement en 51 av. JC, le chef Cadurque Lucterius, fidèle allié des Arvernes, étant l'un des derniers à avoir opposé une résistance aux Romains.
Évêque de Toulouse au IIIe siècle, Saint Sernin (ou Saint Saturnin) qui a entrepris l'évangélisation du territoire environnant a été martyrisé en 250.
Lors des grandes invasions du Ve siècle, la région est occupée par les Vandales puis par les Wisigoths qui vont rapidement obtenir son administration, d'abord sous la forme d'un royaume fédéré puis d'un royaume autonome qu'ils dirigent depuis Toulouse.
La victoire de Clovis sur les Wisigoths à la bataille de Vouillé en 507 lui permet de la faire passer dans sa sphère d'influence, ne laissant que la Septimanie aux vaincus.
Artisans de la chute du royaume wisigoth en 711, les Sarrasins franchissent les Pyrénées en 719 mais leur invasion est entravée par leur défaite à Toulouse en 721 face au duc d'Aquitaine Eudes qui va conduire à leur repli temporaire, laissant aux forces franques le temps nécessaire pour s'organiser et ainsi les arrêter à Poitiers en 732 avant de les repousser dans le Languedoc la même année.
Alors que le vaste duché d'Aquitaine perd son indépendance en 768, Charlemagne crée le royaume d'Aquitaine en 778 et confie son administration aux comtes de Toulouse, avant de le céder à son fils Louis le Pieux.
Pillée au IX siècle par les Vikings qui mettent à sac Toulouse en 862, la région passe partiellement sous la domination des Plantagenêt en 1152, suite au mariage d'Aliénor d'Aquitaine avec Henri II qui, depuis le duché de Gascogne qui inclus l'ouest de la région actuelle, vont tenter à plusieurs reprises de s'emparer du comté de Toulouse.
Consécutivement au déclenchement de la croisade contre les Albigeois en 1208, le comte de Toulouse Raymond VI qui n'est pas parvenu à un accord avec Raimond-Roger Trencavel s'engage aux côtés des croisés en 1209.
En 1211, Simon de Montfort qui a obtenu les terres du vicomte vaincu profite de l'excommunication du comte de Toulouse pour tenter de s'emparer de ses possessions mais, après avoir conquis l'Albigeois, il échoue à prendre Toulouse et s'ingénie à ravager le comté de Foix.
Après une offensive peu franche du comte de Toulouse, Simon de Montfort reprend l'initiative en occupant le nord de l'Albigeois et l'Agenais en 1212 puis Moissac et Muret, afin d'encercler Toulouse. Dans le même temps, un de ses alliés occupe le comté de Comminges.
Après la décision du pape de suspendre la croisade en 1213 sur la demande du roi d'Aragon, ce dernier qui se décide à soutenir ses alliés pour maintenir son influence sur le sud de la France engage la bataille de Muret durant laquelle il est tué, ce qui permet à Simon de Montfort d'engranger de nouvelles terres dont Foix et le Comminges, avant l'établissement d'une paix provisoire en 1214.
Afin de tenter de convaincre les cathares de revenir à la foi catholique, Saint Dominique fonde l'ordre des Frères prêcheurs en 1215.
Cette même année, le comte de Toulouse est dépossédé par l'Église au profit de son fils qui reçoit la Provence mais surtout de Simon de Montfort qui obtient l'intégralité de ses autres territoires.
Raymond VII et son père lèvent alors une armée en Provence en 1216 et provoquent un soulèvement dans le sud-ouest. Après son échec pour arrêter l'armée du comte Raymond à Beaucaire, Simon de Montfort se replie à Toulouse puis, après avoir astucieusement marié son fils, il se rend dans le comté de Foix, ce qui permet à son adversaire de reprendre Toulouse en 1217.
Tué en 1218 lors d'un nouveau siège de Toulouse, Simon de Montfort lègue ses droits à son fils Amaury VI sur lequel le comte de Toulouse et les nobles locaux vont rapidement prendre l'ascendant, ce qui va conduire le pape à lancer un nouvel appel à la croisade en 1218.
Aidé de troupes royales, Amaury VI de Montfort renverse temporairement la situation et parvient jusqu'à la ville de Toulouse qu'il échoue à prendre. En 1224, confiné dans un territoire réduit et incapable d'entretenir une armée en mesure d'affronter Raymond VII et ses alliés, il décide finalement de céder ses droits au nouveau roi de France Louis VIII.
Dans le même temps, les comtes de Toulouse et de Foix ainsi que le vicomte Trencavel s'engagent auprès du pape à combattre et faire disparaitre l'hérésie, en échange du rétablissement de leurs droits. Toutefois, le roi possédant désormais des intérêts dans une région qu'il désire annexer, celui-ci fait pression sur l'Église et obtient l'excommunication de Raymond VII, ce qui lui permet de partir en guerre contre celui-ci en 1226.
Obtenant de rapides victoires et le ralliement du comte de Comminges, l'armée royale occupe en quelques mois une grande portion du Midi mais, après son échec devant les murs de Toulouse et la mort du roi, la reperd en partie durant l'hiver. Après plusieurs années durant lesquelles aucun des deux camps ne parvient à affirmer son hégémonie, la couronne de France engagée dans d'autres conflits souhaite mettre un terme aux affrontements et signe le traité de Paris en 1229 qui reconnaît les droits du comte de Toulouse mais lui impose de marier sa fille unique au frère du roi. Roger-Bernard II de Foix capitule deux mois plus tard.
Combattant mollement les cathares, le comte de Toulouse irrite l'Église qui décide de fonder l'Inquisition en 1233 pour traquer les hérétiques et confie cette charge aux dominicains.
Bien que les révoltes qui éclatent en 1240 soient suivies de plusieurs victoires du comte de Toulouse et de ses alliés, ils se résignent à reconnaitre l'autorité du roi de France en 1243.
Alors que le château de Montségur est tombé en 1244 et que l'Inquisition s'attèle à empêcher tout renouveau de cette doctrine, le comté de Toulouse est finalement rattaché au domaine royal en 1271.
Lors de l'éclatement de la Guerre de Cent Ans en 1337, la région est entièrement libérée des Anglais qui ne possèdent alors plus que la Guyenne voisine.
Après une série de cuisantes défaites françaises et confronté aux ravages de l'épidémie de peste de 1348 et de ses récurrences, le roi est contraint de signer le traité de Brétigny en 1360 qui cède notamment l'ouest et le nord de la région à l'Angleterre.
Charles V va cependant progressivement reprendre la majorité des territoires cédés, libérant en 1369-1370 la région des Anglais qui ne vont plus contrôler en 1375 que quelques régions côtières.
Épargnée par les conquêtes de l'alliance anglo-bourguignonne qui vont se concentrer dans la moitié nord du pays, la région voit s'écarter tout risque de nouvelle invasion lors de la défaite des Anglais en 1453.
Après que l'industrie du pastel ait apporté la prospérité aux XVe et XVIe siècles, la région qui comporte une population importante de huguenots va sombrer dans la violence des guerres de religion, d'intenses combats s'y déroulant dès le début de la première guerre en 1562.
Lors de la quatrième guerre, les huguenots fondent l'Union des protestants du Midi qui consiste en une confédération des villes sous leur contrôle.
La signature de l'édit de Nantes en 1598 marque la fin des hostilités mais n'éteint pas les tensions entre les communautés qui vont se raviver au cours des rébellions huguenotes de 1620 et 1629.
Le Canal du Midi est creusé de 1666 à 1688.
Assez calme durant le début de la Révolution, la région s'agite au moment de la réforme ecclésiastique puis pour s'opposer au service militaire obligatoire.
Le 10 avril 1814, la bataille de Toulouse marque une résistance héroïque des Français qui abandonnent toutefois la ville aux troupes coalisées le jour suivant.
En 1871, Toulouse proclame une commune qui ne perdurera que trois jours.
Du fait de sa position éloignée de la ligne de front, la métropole toulousaine va profiter de la Première Guerre mondiale pour développer son industrie, accueillant en particulier sa première usine de construction d'avions à cette occasion.
Point de chute de nombreux réfugiés espagnols qui traversent en masse la frontière à partir de janvier 1939, la région Midi-Pyrénées a été épargnée par les combats de la Seconde Guerre mondiale.
Après le conflit, la filière aéronautique-aérospatiale va devenir un acteur majeur de l'économie régionale, bénéficiant du développement de la société EADS Airbus et de l'installation d'un centre spatial à Toulouse.

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