La région Bourgogne

  1. Région de Bourgogne

Ancienne région française, la région Bourgogne a fusionnée en 2016 avec la région Franche-Comté pour ne créer qu'une seule et grande région, la région Bourgogne-Franche-Comté.

Formée des départements de l'Yonne, de la Côte-d'Or, de la Nièvre et de la Saône-et-Loire, la Bourgogne est une région qui doit son nom aux Burgondes qui y fondèrent un royaume à la chute de l'Empire romain.
Parallèlement à une agriculture spécialisée dans les grandes cultures de céréales et d'oléagineux, l'élevage bovin et la viticulture, la région qui a développé une industrie houillère et sidérurgique au XIXe siècle possède de nombreuses entreprises officiant dans des domaines diversifiés, dont plusieurs de stature internationale.
Touchée par l'exode rural dès le XIXe siècle, la Bourgogne est une région peu densément peuplée où la population, inégalement répartie, se concentre dans les centres urbains et le long des principaux axes de communication.

Tandis que le nord-ouest et l'est sont occupés respectivement par une plaine sédimentaire appartenant au Bassin parisien et par le bassin d'effondrement de la Saône, la majeure partie de la région drainée par la Loire, l'Yonne, la Saône ainsi que par la Seine qui y prend sa source est couverte de reliefs peu élevés qui se composent de plateaux calcaires tel que le plateau de Langres-Châtillonnais que parcourt un important réseau karstique, du massif granitique du Morvan qui occupe une position centrale ainsi que du massif du Mâconnais qui s'élève sur sa frange la plus méridionale.

Parsemée de sites archéologiques paléolithiques et néolithiques qui témoignent de la présence ancienne de communautés humaines, la région qui a vu de brillantes civilisations se succéder aux cours de l'âge du bronze puis de celui du fer était occupée par plusieurs tribus celtes lors de l'invasion romaine qui s'est soldée par la victoire des légions à la bataille de l'oppidum d'Alésia. Christianisée à partir de la charnière entre le IIe et le IIIe siècle, elle a été dès le IIIe siècle la cible d'incursions germaniques permises par l'affaiblissement du pouvoir romain. Profitant du délitement de l'Empire, les Burgondes vont s'y installer au Ve siècle et y fonder un royaume qui va s'étendre jusqu'en Provence avant d'être annexé par les Francs en 534.
Dirigée par une aristocratie locale qui refuse l'autorité royale, la Bourgogne qui a été pillée par les germains et les sarrasins au VIIIe siècle est écrasée par Charles Martel qui dépossède et exécute nombre de dignitaires locaux avant de partager le territoire en pagi à la tête desquels il nomme des représentants royaux, dans le but d'imposer son pouvoir.
Redécoupée à de multiples reprises au cours du IXe siècle, la région est partagée en deux par le traité de Verdun qui attribue en 843 la Bourgogne Franque à Charles le Chauve et la Bourgogne Jurane à Lothaire. Partagée en 855 entre deux des fils de Lothaire puis après la mort de l'un d'entre-eux, la Bourgogne Jurane l'est à nouveau lors du démantèlement de la Lotharingie au profit de Louis le Germanique et de Charles le Chauve qui obtient alors une grande partie de l'actuelle Franche-Comté.
Suite au désordre qui succède à la mort de Louis II le Bègue, le comte de Vienne et d'Autun est désigné roi par les grands de l'ancien royaume des Burgondes en 879. Vaincu par une coalition carolingienne, Boson qui régnait sur un territoire qui s'étendait sur la Bourgogne, la Provence, le Lyonnais ainsi qu'une partie de la Suisse et de l'Italie ne va conserver que les territoires du futur royaume de Provence, tandis que la Bourgogne va être confiée à son frère Richard le Justicier qui va en faire un duché.
Érigé en royaume en 888 puis agrandi de la Provence en 933, le territoire bourguignon sous l'autorité de Rodolphe qui correspond à l'actuelle Franche-Comté et à la Suisse romande va devenir le royaume d'Arles qui perdurera jusqu'au XIVe siècle.
Brièvement réunis par Otte-Guillaume au début du XIe siècle, le duché et le comté de Bourgogne vont être à nouveau séparés lors de la conquête du duché par Robert le Pieux. Marqué par une période de stabilité du XIe au XIVe siècle, le duché qui va être réuni au comté de Bourgogne en 1318 connaît une prospérité économique et culturelle propice au développement de nombreux monastères.
Annexé par le roi de France en 1361 mais pas intégré au domaine royal, le duché qui est la proie d'attaques des grandes compagnies de routiers est confié à Philippe le Hardi qui va sensiblement l'agrandir, lui adjoignant notamment le comté de Bourgogne et de vastes territoires des Flandres et de l'Arthois. Considérablement étendu par Philippe le Bon qui va asseoir son autorité sur une grande partie de l'actuel Benelux puis par Charles le Téméraire qui va parvenir à joindre ses possessions bourguignonnes avec celles du nord en annexant la Lorraine, le duché est finalement envahi par la France à la mort de ce dernier en 1477.
Afin de conforter sa domination sur la région, le roi de France qui a intégré le duché au domaine royal fiance son fils à l'héritière de Bourgogne. Toutefois, devant renoncer à ce mariage pour épouser Anne de Bretagne, Charles VIII est contraint de restituer les territoires reçus en dot.
Cédé à Charles Quint en 1526 suite à plusieurs défaites militaires, le duché de Bourgogne va redevenir français en 1559, avant de sombrer dans les guerres de religions et la lutte entre royalistes et ligueurs qui va durer jusqu'aux victoires d'Henri IV sur ces derniers.
Bien qu'à nouveau agitée par des troubles au XVIIe siècle, en particulier lors de la Fronde, la région va parvenir à maintenir sa relative autonomie jusqu'à la Révolution qui marque la fin de son statut de Pays d'Etat.
Envahie en 1813-1814 puis à nouveau en 1815, la région où se déroulent plusieurs batailles de la guerre contre la Prusse est une nouvelle fois occupée par des troupes étrangères en 1871.
Traversée par la ligne de démarcation, la Bourgogne voit la majeure partie de son territoire occupée par les allemands dès 1940.

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